Naissance
et Vie
d’un Mouvement
Livre réalisé par Simone Brouillet
qui a été présidente de l'Union de 1998 à 2002.
Préface par le Docteur Claude Gillot
( Certaines descriptions sur les Régions et sur Lourdes peuvent avoir évolué depuis l'édition du livre )
Voici dans un livret de lecture agréable et instructive l’histoire condensée et peu connue du Mouvement Amicitia.
Tout débute en 1920. Une malade, Anne Marie Wiltz, constatant «le besoin des malades de rompre leur solitude» propose «un groupement d’union de malades» basé sur la correspondance, les visites, les retraites. Le premier Aumônier, le Chanoine Barotte, lui donne le nom d’Amitié, Amicitia; (en réalité, amitié bien proche de l’affection partagée)
Dès l’année suivante mademoiselle Jeanne Archambault, d’Orléans entre dans le mouvement. Elle deviendra 18 ans après, donc juste avant la guerre,bien davantageque la directrice, l’âme d’Amicitia. Par sa foi profonde, mais également par son sens de l’organisation; par son courage, sa gentillesse, son charisme; son dévouement total au service des infirmes et des malades, ses frères et sœurs dans le malheur. Ils ont profondément marqué les contemporains de« Grande Sœur» faisant leur, la belle formule «Seul le regard d’amour nous fait exister.»
Cependant, rien ne fut épargné à Jeanne: le décès de sa maman à l’âge de 9 ans, sa nature chétive, l’apparition dès l’adolescence de troubles moteurs qui la rendirent grabataire; des opérations aussi inefficaces que douloureuses; la survenue d’une hémorragie dramatique’ (probablement une hémoptysie) qui n’est pas sans rappeler celle de Sainte Bernadette. L’intensité des crises douloureuses (elle qualifie l’un de ses pèlerinage à Lourdes de crucifiant); sans parler de la guerre, de l’exode d’une grande infirme , des privations, de la destruction de son habitation.
Tant de malheurs auraient pu abattre une âme moins vaillante, confiner dans le repli de soi la solitude, voire le découragement. Ce fut l’inverse qui se produisit. Stoïque à l’exemple de Bernadette «puisque le Bon Dieu le permet, on ne se plaint pas», elle décupla son énergie, le besoin de se donner totalement aux déshérités, de les visiter, de les réconforter. Sa méthode, toute simple mais tellement efficace, tient en ces quelques mots: une présence, un sourire, une parole aimable et tout ce qui se dégageait de sa personnalité: la sérénité «un rayonnement de paix, de confiance en Dieu, de bonté»
Dès la fin de la guerre, elle organise le mouvement: création d’un secrétariat; large appelaux bénévoles pour visiter les malades et les véhiculer; découpage du pays en régions, en sections, en groupes avec à la tête un responsable; lettre mensuelle envoyée à chaque malade; rédaction d’un bulletin, messages adressés aux responsables pour assurer la cohésion et l’unité d’Amicitia. Le tout couronné par un pèlerinage national à Lourdes, au cours duquel «Grande Sœur» tenait à visiter chaque hospitalisé, se faisant transporter de lit en lit sur un brancard.
La fin de sa vie fut très douloureuse et sa fidèle Marie Jehanne pu recueillir quelques unes de ses paroles: «Je suis lasse à mourir» … «Quand je m’arrêterai c’est alors que j’aurai terminé ma tâche, laissez-moi mes petits enfants»
Depuis sa mort en 1966, un effort a été entrepris pour réactualiser Amicitia et poursuivre son œuvre .En 1994 l’association devient Union Mouvement Amicitia. L’héritage caritatif et spirituel demeure, très certainement sous la protection de «Grande Sœur»; du haut du ciel, elle continue à faire du bien sur la terre.
Docteur Claude Gillot
PROFESSEUR DE LA FACULTE PARIS-SUD
AMICITIA QUI ES-TU?
Un mouvement Italien?
De quel diocèse?
Quelles sont les activités?
La date du pèlerinageà Lourdes?
Alors je me suis souvenue de mes soirées, seule dans le petit bureau de la rue Coursimault qui avait été la chambre de Jeanne Archambault, où elle a vécu les dernières années de sa vie de grande malade, souffrant et offrant ses douleurs. Sa pensée, son exemple, son dynamisme, son charisme ne me quittaient pas pendant que je continuais son œuvre au service d’Amicitia.
Puisque j’ai eu le bonheur de connaître Amicitia depuis quelques dizaines d’années, d’avoir participé à de nombreuses rencontres, réunions, pèlerinages, d’avoir eu des responsabilités dans le mouvement, j’ai estimé le moment venu de présenter sous la forme d’un petit livret, l’œuvre de Jeanne Archambault ,depuis la naissance du mouvement Amicitia jusqu’à nos jours.
Je serais heureuse si le lecteur, en parcourant ces lignes, y trouvait un intérêt , non seulement pour satisfaire sa curiosité, mais peut-être aussi pour percevoir un appel , la grâce de venir nous rejoindre.
Simone BROUILLET
Raconter l’histoire d’Amicitia est un projet plutôt délicat, car le début de ce mouvement a été tellement discret, se développant peu à peu dans un cercle d’amis si restreint, à une époque où la communication se limitait au téléphone ou à l’échange de lettres, bien loin des publicités actuelles et des moyens de communication, médias de toutes sortes, presse, télévision etc …
C’est pourquoi l’essentiel de la première partie de ce livret a été tiré du livre d’ Yvonne ESTIENNE :
« 48 ans sur la Croix »
relatant la vie de Jeanne ARCHAMBAULT
Il était nécessaire de le dire afin de respecter l’authenticité des sources et de suivre l’évolution du mouvement à partir de ses débuts.
A l’époque, on ne parlait pas des « Œuvres humanitaires » mais la générosité et la fraternité trouvaient quand même des moyens d’expression. La mise en route et l’évolution d’Amicitia en sont les preuves.
En juillet 1920 , au cours d’une retraite, une malade Anne Marie WILTZ de Bazoilles dans les Vosges, sentant le grand besoin des malades de rompre leur solitude, propose la formation d’un groupement d’UNION de MALADES.
Au début du 20ème siècle peu de mouvements s’intéressaient aux personnes malades et handicapées. La naissance d’un enfant handicapé dans une famille était souvent vécue comme une honte et parfois cachée. C’est alors que des laïcs ont décidé de rompre leur isolement en constituant des petits groupes leur permettant de trouver un soutien à travers la correspondance, aussi bien amicale que spirituelle , ainsi qu’en organisant des visites les uns aux autres et des retraites à domicile.
En septembre 1920, Anne WILTZ, de retour de Lourdes, rencontre une orléanaise, Marguerite RIVARD à qui elle fait part de son projet et qui accepte de la seconder pour sa mise en route. Et l’œuvre débuta avec ces deux seuls membres.
Ainsi naît le mouvement qui comptait :
- En janvier 1921 8 membres
- En mars 1921 25 membres
- A Pâques 1921 45 membres
- En août 1921 80 membres
Un premier bulletin de liaison est édité en juin 1921 en 60 exemplaires.
Le Chanoine BAROTTE
sera le premier Aumônier du mouvement
et lui donnera son nom :
AMICITIA
Traduction en latin du mot AMITIÉ
Le mouvement se développe.
Le 8 septembre 1921, Anne Marie WILTZ entre au couvent chez les bénédictines de Rouen.
Elle est remplacée par
Marguerite RIVARD
Puis se succédent:
Claire SOREL de Rouen,
Marguerite GODET,
Madeleine BRESSON de Paris,
Madame DROUARD de Rouen.
Et
C’est en 1921, dès le début, que
Jeanne ARCHAMBAULT
entra dans le mouvement
* Son enfance
* Sa jeunesse
* Sa Vie
Comme tout voyage commence par un point de départ, depuis un quai déterminé, regardons l’enfance et la jeunesse de celle qui sera l’ âme du mouvement: Jeanne Archambault et que plus tard nous appellerons: «Grande Sœur»
La naissance de Jeanne le 10 novembre 1897 réjouit ses parents, éprouvés l’année précédente par la perte de jumelles. Fille aînée, elle deviendra déjà la «Grande sœur» de deux frères: Charles et Louis.
Ses parents, bons et braves gens, travaillaient comme traiteurs-pâtissiers dans une entreprise située 76, Rue Royale à Orléans. Jeanne, très sensible, souffrait parfois de l’absence de ses parents mais sa mère, une grande croyante, veilla à ce que sa petite fille s’épanouisse dans une ambiance très chrétienne.
Qu’était cette maman? Une femme de valeur, assurément, rude au travail mais tendre pour la famille, un centre d’amour pour sa petite fille qui portait à cette maman toutes les admirations, toutes les aspirations de son cœur précocement consacré au don de soi. Très jeune, Jeannette de santé délicate réclamait une surveillance maternelle attentive; et c’est en 1906 quand elle atteignit ses 9 ans que survint le drame: Madame Archambault, souffrant d’un cancer de l’œsophage, fut opérée, souffrit plusieurs mois et quitta les siens en septembre 1906.
La douleur de Jeanne fut très forte et encore quelques années après, elle ne pouvait lire ou prononcer le mot de maman sans se mettre à sangloter. Si nous nous arrêtons devant ces souvenirs d’enfance, c’est qu’ils sont significatifs et peuvent représenter à eux seuls le prélude de toute la vie de Jeanne Archambault: une âme d’une grande délicatesse dans un corps fragile.
Le pauvre papa, malgré son grand deuil et son affection pour ses enfants, ne pouvait remplacer la disparue auprès d’eux. C’est pourquoi la petite fille fut confiée au pensionnat «le Bourdon Blanc.» Une sorte de collège tenu par des laïques et réputé pour la formation chrétienne qu’on y donnait . Sa devise en trois mots:«Dieu –Travail- Simplicité» en garantit les valeurs et nous explique comment Jeannette puisa, dans ce milieu, les qualités qu’elle avait déjà reçues de la solide éducation maternelle..
De ses 9 ans jusqu’à l’âge du brevet, à travers les études poursuivies malgré sa fragile santé, l’enfant, devenue adolescente puis jeune fille, forgeait son caractère.
Le premier idéal poursuivi au «Bourdon Blanc» concernait l’éducation chrétienne des jeunes filles: foi sincère et agissante, charité totale dans l’amour de Dieu et du prochain, l’ étude de l’Ecriture Sainte, la prière méditée, la dévotion vivante et la pratique religieuse, marquèrent Jeanne d’une empreinte profondément surnaturelle.
Le second objectif concernait le travail intellectuel. Il ne s’agissait pas ici de former des femmes savantes avec l’ambition utilitaire d’une réussite mais d’orienter des âmes avides de vérité dans l’ordre de la nature et de la grâce. La culture générale était alors sous-jacente au développement psychologique et spirituel. Un effort quotidien était soutenu en vue d’un enrichissement intellectuel sans doute, mais surtout de l’acquisition de valeurs intérieures: compétence et conscience.
Quant au troisième idéal, il tendait vers cette simplicité évangélique complétée par l’humilité du cœur qui ne craint pas d’expérimenter sa faiblesse, son ignorance et son néant, en même temps que la force mystérieuse émanée de Dieu.
Pensionnat de Mlles Méchein & Pinnot
22, Rue du Bourdon Blanc, Orléans
Jeanne Archambault, assise, la 3ème en partant de la droite
Tout le monde s’est accordé à parler de la santé délicate de l’enfant. Elle allait devenir de plus en plus déficiente chez la jeune fille sortie de pension, bien que le courage surpassât ses forces physiques pour lui permettre encore une activité limitée entre des crises douloureuses.
Quand elle atteignit ses 18 ans, la maladie (appelée à l’époque le Mal de Pott) qui par la suite la terrassera commença son œuvre. Elle subit alors une première grave intervention, suivie d’une seconde un an après. Lors de chacune d’elles, on craignait une issue fatale qui paraissait imminente étant donnée la faiblesse de la jeune malade.
Elle passa de longs mois sur son lit avant de pouvoir tenter quelques pas, soutenue par son frère Louis .
Ce grave handicap allait décider de sa vocation et déjà son cœur se penchait sur d’autres affligés qu’elle faisait effort d’aller voir. En effet lorsqu’elle décidait de rendre visite soit à un malade, soit à une personne de sa famille, nous la portions dans nos bras, de sa chambre au tramway, et , arrivés à destination, nous la portions à nouveau jusqu’au fauteuil qui l’attendait. Elle nous priait de l’excuser - habitude qu’elle garda ensuite –, nous plaignant de la peine physique qu’elle nous donnait, tandis que son sourire, la douceur de ses paroles nous communiquaient une force multipliée et nous éprouvions une joie immense à lui faire plaisir.
Au cours des années qui suivirent, elle subit une nouvelle opération, laissant plus inquiets encore que pour les précédentes tous ceux qui l’aimaient Elle acceptait ces dures épreuves avec la même confiance en la Providence dont nous avons été témoins en ses dernières années. Jamais au plus fort de ses souffrances, elle ne s’est plainte, jamais non plus elle n’y faisait allusion mais au contraire, elle s’intéressait à la souffrance des autres, tant physique que morale. Un rayonnement de paix, de confiance, de bonté émanait d’elle. Déjà son apostolat commençait: sa seule présence réconfortait les plus malheureux.
Après sa troisième grave opération, à 26 ans, elle ressentit, au cours d’un pèlerinage à Lourdes, une grande amélioration de son état , elle se remit à marcher et à monter des escaliers, mais cette ‘guérison’ ne dura pas car un an, après, de retour à Lourdes, elle se trouva à nouveau très fatiguée et, dit-elle, «Toutes mes misères ont recommencé, avec bien des complications…»
Elle avait fait sienne la devise de Sainte Bernadette:» Puisque le Bon Dieu le permet, on ne se plaint pas»
Lorsqu’elle atteignit ses 28 ans en 1925 elle fit un séjour de repos chez les Filles de la Charité, elle eut là une grave alerte. « Brusquement, une nuit, c’est là que j’ai eu un crachement de sang; j’étais seule et je ne pouvais donc pas appeler. Vous dire alors l’angoisse qui m’a saisie!… Cette chose-là si ça continue, on peut mourir en quelques minutes, et je n’ai retrouvé mon calme qu’après avoir tout abandonné au Bon Dieu. Naturellement après, je n’ai plus bougé pour éviter que ça recommence, et j’étais très calme.» Sainte Bernadette a vécu le même drame à Nevers
Plus tard, sous sa plume, dans une lettre à une amie de pension en date du 14 décembre 1936 ( elle avait 39 ans) nous lisons:« J’ai bien pensé à vous à Lourdes, tant dans ma prière que dans ma souffrance… et plus encore en ce dernier point, car le pèlerinage a été, plus que tout autre, crucifiant. Je vous confie (ce que je n’ai point dit à ma famille, afin d’éviter toute inquiétude inutile): La Sainte Vierge a vraiment fait semblant de vouloir me garder. La deuxième partie du voyage d’aller, c’est à dire de minuit à 7 heures, a été affreuse; le cœur flanchait à demeure; mais les docteurs se sont déclarés impuissants. La toute première, on m’a dirigée vers l’ hôpital sitôt l’arrivée du train. J’ai seulement eu conscience de cette parole du docteur: mal… mal…très mal…
Aussitôt arrivée à l’hôpital, j’ai reçu le saint viatique, et dans un acte de foi et de confiance tout doucement, après une dispute de 48 heures avec la mort, la Sainte Vierge m’a raccrochée à la terre. Saint Pierre m’a encore fermé la porte au nez.
Je ne regrette pas ce pèlerinage de souffrance et suis toute disposée à le renouveler, si le bon Dieu veut bien le permettre. J’ai dû cette année faire bien des sacrifices demandés par les docteurs, vu mon état, ainsi je n’ai pu communier qu’une seule fois à la grotte.»
Dans cette lettre, nous devinons déjà tout ce que le pèlerinage à Lourdes représente pour Jeanne Archambault.
Si nous avons cité aussi longuement cette lettre, c’est parce que nous aurons à nous en souvenir quand nous regarderons par la suite, ce que les pèlerinages de Lourdes représentent aujourd’hui pour l’Association d’Amicitia.
Continuons la vie de Jeanne, nous reviendrons ensuite sur son œuvre, ses débuts, son développement…
Depuis son arrivée dans le mouvement , elle travailla en union avec les premières responsables: Anne Marie Wiltz, Marguerite Rivard puis en 1939, elle devint «Directrice d’Amicitia»
Quand sonne la mobilisation générale en 1939, elle habite avec son père et sa tante Blanche une maison en bordure de Loire, au Quai Barantin. A ses nouvelles charges de Directrice se joignent des inquiétudes familiales: son père gravement malade est devenu un vieillard à ménager. Elle-même connaît à la fois des misères physiques renforcées et un travail apostolique continué avec ténacité.
Dans sa correspondance début 1940, elle relate à une amie ses misères supplémentaires: la grippe, une sinusite qu’elle surmonte avec le secours de la grâce.
Sans oublier qu’elle doit joindre, aux besognes familiales et apostoliques, des travaux d’aiguille pour gagner quelqu’ argent devenu indispensable devant les nécessités amenées par la guerre.
Et en juin 1940, ce fut, comme pour beaucoup de Français, l’exode de notre Amie, mais combien compliquée de par sa situation de famille et son invalidité.
Citons quelques unes de ses phrases:
«Orléans 14 juin: sur notre ville pèse une lourde angoisse aggravée encore par les dégâts des derniers avions et par l’avance de l’envahisseur.
Samedi 15 juin: l’exode est à peu près général. Nous nous résignons à quitter notre foyer.
Dimanche, 16 juin, nous prenons la route avec ma pauvre personne, installée cette fois dans une petite poussette de jardinier plus solide que la voiture d’enfant. Route à pied, puis prise en charge par un camion militaire. Nuit dans une grange.
Du 17 au 21 juin route, train, camion militaire pour arriver à Saint Maixent chez des amis vers 6 h. du soir.
A Saint Maixent bien que le courrier soit très irrégulier, elle reprend aussitôt contact avec son amie de La Flèche afin de continuer sa mission: guider les uns, animer les autres, soutenir tout le monde.
Le 21 juillet, le retour vers Orléans est entrepris. La ville n’est que ruine et la maison du Quai Barantin totalement détruite.
Il arrive alors que d’une façon estimée providentielle, on découvre un petit appartement, tout à fait dans les prix possibles pour une famille désargentée, chez une amie sourde et muette, une éclopée secourant d’autres éclopés! Une maison pauvre mais propre et bien située, place Domrémy, là où se dresse l’Eglise Saint-Marceau. Humblement, elle accepte pour elle et les siens les moindres présents car tout est devenu précieux dans son dénuement.
Là, elle reprendra sa mission Amicitia: courrier, fichiers etc… Ce sont des jours difficiles accompagnés de crises physiques particulièrement douloureuses. C’est de ce pauvre logis que partiront par la suite, tant de lettres réconfortantes et de consignes précises vers les membres d’Amicitia situés en divers coins de France.
C’est là aussi que Jeanne «réformera» le mouvement: les courriers, les groupes, les rouages d’un grand organisme. Si le corps était très douloureux, l’esprit et l’âme étaient particulièrement vivants et le chemin parcouru à coup de souffrances matérielles et morales, de difficultés de ravitaillement, le froid a été d’une fécondité remarquable.
A cette époque se situe dans la vie de Jeanne l’arrivée d’un secours qui ne la quittera plus, il s’appelait Marie Jehanne, elle devint rapidement son bras droit et sa dévouée secrétaire. Elle l’assista et la collaboration entre elles deux s’établit très vite sur le terrain spirituel où vivait la Grande Sœur. Elle participa à la mise en route de la structure d’Amicitia et assura sa continuité .
En même temps l’arrivée du Chanoine Legendre, un grand infirme, nommé par l’Evêque, apporta le soutien spirituel de l’Eglise et donna à l’œuvre naissante l’élan religieux et fraternel qui ne la quittera plus.
Durant les années de guerre jusqu’en 45, malgré toutes les difficultés, le mouvement continue: les rencontres, les courriers dans la joie et l’enthousiasme en dépit des souffrances de chacun.
C’est alors, en 1947 que Marie Jehanne découvre la petite maison dans l’impasse Coursimault. Lorsque le propriétaire apprend que sa maison est destinée à recevoir une oeuvre de malades il accorde des facilités de paiement . Quelque temps après, la Grande Sœur faisait remarquer que la maison avait même été payée avant le délai accordé et rien qu’avec de nombreux dons et prêts. On fit aussi acquisition de la maison d’en face utilisée comme entrepôt et salle de réunion.
C’est dans cette maison que Grande Sœur continue sa vie, son œuvre, pendant près de vingt ans, accueille des malades, écrit, dirige, reçoit, vit sa vie de souffrance et de grande malade, organise les pèlerinages, les rencontres, anime l’association avec une énergie qui ne s’explique qu’avec le soutien de sa foi et de son amour du prochain Durant les dernières années de sa vie, un oratoire a été aménagé en face de son lit de souffrance et là elle prie, se tient constamment en présence de Dieu et assure jusqu’au dernier jour les obligations qu’elle s’est imposées pour la vie de son œuvre .
La «Petite Maison»
14, Rue Coursimault Orléans
Notre Dame l’attendait maintenant en son royaume céleste. Sa fidèle assistante Marie Jehanne raconte : Grande Sœur était très fatiguée depuis plusieurs mois, elle me disait souvent : « Je suis lasse à en mourir , quand je m’arrêterai, c’est alors que j’aurai terminé ma tâche, laissez-moi mes petits enfants. »
Après de longues souffrances, avec le soutien des sacrements de l’Eglise, assistée de ses amis , elle offre sa vie et rend son dernier soupir, le 21 janvier 1966.
Photo de Jeanne sur son lit
JEANNE ARCHAMBAULT
Son Œuvre : AMICTIA
Sa création
Sa progression
Après avoir résumé la vie de Jeanne, il est difficile d’imaginer comment, avec une santé si fragile, des moyens matériels aussi précaires, une œuvre d’une telle envergure ait pu se mettre en route .
D’aucuns seront déçus en constatant qu’elle ne fut pas la fondatrice du mouvement et ne présida pas à ses débuts mais il y eut des étapes et elle joua très vite un rôle de premier plan.
Au calendrier de ce qu’on pourrait appeler la naissance et la vie d’AMICITIA, égrenons plusieurs dates importantes:
1921
Melle WILTZ débute la formation de
l’UNION DE MALADES.
Le Chanoine BAROTTE sera le premier Aumônier
Mgr FOUCAULD évêque de Saint Dié, approuve officiellement l’œuvre.
1925
Elle compte 40 Chefs de groupe et 480 malades.
1935
Monseigneur Feuillâtre étudie les premiers statuts et le chanoine Fouqueau les fait reconnaître.
1936
L’œuvre est inscrite dans l’annuaire des Mouvements d’Action Catholique.
1939
Elle reçoit la bénédiction de S. S. Pie XII.
La même année Jeanne Archambault devient la Directrice Générale.
1947
Premier pèlerinage à Lourdes depuis la fin de la guerre
Création de l’Association:
«les Amis d’Amicitia»
1952
Fondation officielle de l’Hospitalité d’Amicitia
1966
Décès de Jeanne Archambault
De 1966 à 1995
Continuation de l’œuvre mise en place
par Grande Sœur
1995
Restructuration de l’Association qui devient:
UNION MOUVEMENT AMICITIA
1921 à 1966
MISE EN ROUTE ET ROUAGES
D’UN GRAND ORGANISME
A la tête, une directrice générale, assistée de l’Aumônier National, tous deux reconnus par le secrétariat national del’ Action Catholique.
Une Assemblée Générale annuelle.
Des responsables de régions, de sections, de groupes.
L’esprit de l’œuvre: famille… amitié… union…
...simplicité évangélique.
Les fonctions mêmes de chacun s’expriment en termes familiaux: l’Aumônier est le Père, la Directrice Générale: la Grande Sœur, les membres: les Frères et Sœurs
Dès la première brochure on peut lire: Amicitia ne veut pas être une œuvrefermée. On est certes très bien entre nous mais pour un chrétien ce n’est pas suffisant: il doit penser aux autres. L’Esprit apostolique a été dès le début voulu dans l’œuvre.
Pour tous les membres le premier devoir est le soutien des autres:
L’Apostolat du malade par le malade est la première mission confiée à chacun pour être un pont entre le Christ et les Frères et Sœurs souffrants dans une solide mystique d’offrande et une dévotion mariale. C’est un signe de la Providence que l’œuvre soit née à Lourdes et chaque membre est invité à une prière mariale chaque jour avec l’offrande de sa souffrance.
On peut admirer la manière dont Jeanne de son lit de malade savait organiser et diriger l’œuvre avec les moyens de l’époque essentiellement le courrier et les contacts. Elle avait une vision claire de l’organisation qu’elle voulait imprimer à son mouvement afin que personne ne soit oublié, que le message passe, que l’essentiel de l’idéal soit transmis et partagé.
Pour cela les fonctions sont déterminées et réparties. Elle choisit et désigne:
- Des responsables par régions interdiocésaines.
- Des responsables de Sections diocésaines, celles-ci se divisant ordinairement en groupes de 5 à 8 malades.
- Des responsables de groupe.
Il reste à apprécier les moyens proposés.
Le premier est une lettre mensuelle de chaque chef de groupe à chacun de ses malades, avec réponse de ceux-ci. Cet engagement mérite une attention particulière quand on imagine la difficulté de beaucoup à rédiger, à s’exprimer par écrit et quand on compare avec les facilités actuelles du téléphone ou d’internet.
Par ailleurs, une «avalanche de lettres» c’est son expression, arrivait rue Coursimault et entretenait un contact fréquent entre elle-même, les responsables et les malades.
Voici l’hirondelle qui portait dans les groupes
les nouvelles et l’affection des frères et sœurs en Amicitia
Le second moyen est la lecture du bulletin bimestriel qui atteint jusqu’à 5 000 malades. L’histoire de ce bulletin mériterait d’être écrite tant il a demandé d’efforts, de persévérance, d’énergie pour être acheminé et distribué.
Le troisième, le message aux responsables, simple feuille qui tend à leur apporter à la fois une doctrine spirituelle et une méthode d’action pratique, missive écrite à la main par Jeanne, polycopiée, laissant de larges marges pour que chacun puisse y ajouter ses intentions, son message, avant de l’expédier au destinataire suivant.
Le quatrième, les journées de malades avec messe quand elles se tiennent un dimanche avec causerie, repas, détente, échanges. On passera là encore sous silence les difficultés de déplacement, sans comparaison avec nosmoyens actuels, mais le grand désir d’échange et de rencontre donnera un grand vent d’enthousiasme et de joie à tous ceux et celles qui vivent habituellement dans l’isolement.
Enfin un cinquième moyen:
le Pèlerinage à Lourdes.
C’est en 1947 que survint un événement gros d’heureuses conséquences dans la vie de l’Association: son premier pèlerinage à Lourdes. Il donna à l’œuvre et à ses malades un nouvel élan surnaturel. Malgré des conditions difficiles: un seul wagon spécial et direct, 70 malades hospitalisés dans une même salle, il démarra ce qui deviendra ensuite le rendez-vous général annuel de l’Association.
Grande Sœur en pèlerinage à Lourdes
En ce début du 21ème siècle, où tous les moyens de communication sont à notre disposition, il nous faut regarder avec respect et beaucoup d’admiration les efforts quasi surhumains déployés par des personnes malades et pauvres pour entretenir un tel idéal et parvenir malgré tout à maintenir la vie d’une association et la transmettre.
Que ceux qui maintenant sont les gardiens d’un tel héritage en conservent le souvenir vivant et travaillent à maintenir la flamme et à la transmettre.
Après avoir résumé les débuts du mouvement, son lancement, et signalé les moments qui ont pu avoir de l’importance pour la mise en route de son action et de son idéal, après le départ de Jeanne Archambault, une période de difficultés est arrivée et les membres d’alors ont eu à faire face à des modifications et une remise en cause de son fonctionnement.
Amicitia comme les autres associations a dû évoluer pour répondre aux nouvelles exigences sociales et matérielles. Là où la charité et la générosité suffisaient pour aider , héberger ou dépanner une personne en difficulté il fallait désormais assurer des conditions matérielles plus exigeantes et conformes aux normes de confort et de salubrité. C’est pourquoi la petite construction du jardin qui avait accueilli des personnes souffrantes vivant en communauté autour de Jeanne fut démolie.
Par ailleurs, les mouvements d’Eglise dans leur ensemble ont subi une désaffection et parfois de violentes critiques laissant les membres désemparés, doutant de leur idéologie. Par bonheur, les membres d’alors, ceux qui avaient vécu les débuts difficiles et qui étaient toujours autant motivés pour la continuité de l’œuvre ont, avec des nouveaux, relevé le défi et mis en œuvre une nouvelle organisation assurant sa continuité tout en répondant aux exigences légales du moment. C’est ainsi que de nouvelles structures furent mises en place.
ÉVOLUTION
Jusqu’alors Amicitia était composée de trois groupes distincts :
1 -Union de malades
Organisée ainsi que nous l’avons vu en groupes et régions, ne comprenant que des personnes malades ou handicapées.
2- Les amis d’Amicitia (personnes valides)
Mis en place pour gérer tous les biens matériels : maison, secrétariat, frais de toutes sortes, et faire face à de nombreuses questions pratiques, déplacements, organisations de rencontres etc.. que les malades ne peuvent pas gérer eux-mêmes.
3 - L’Hospitalité d’Amicitia
(Reconnue officiellement en 1952) composée principalement des accompagnants à Lourdes, hospitaliers et hospitalières, appelées alors ‘Ancelles’
Ces trois parties du mouvement travaillaient chacune dans leur spécificité et conjointement à la marche du mouvement jusqu’au jour où il a paru indispensable d’adapter leurs structures aux besoins de notre époque afin d’être plus en harmonie et en conformité avec la société civile, l’Eglise et le monde où nous vivons.
En 1994 les trois groupes ont, après mûres réflexions, décidé de fusionner en une seule association :
« UNION MOUVEMENT AMICITIA »
De nouveaux statuts ont été élaborés faisant apparaître de façon précise le but de notre Mouvement à l’article premier de nos statuts :
ARTICLE PREMIER
L’Association dite
Union Mouvement Amicitia groupe les associations régies par la loi de 1901, qui adhèrent au mouvement d’Eglise dans le but de vivre ensemble le message évangélique afin de permettre aux personnes Malades et Handicapées :
* De sortir de leur isolement par une recherche d’entraide morale, spirituelle et matérielle.
* De prendre leur place dans l’Eglise et le monde où elles vivent.
* De faciliter des échanges, rencontres, visites entre tous les membres.
* D’entretenir un esprit de famille et d’amitié.
* De gérer tous les biens matériels qui sont confiés à l’Association et dont elle est propriétaire.
COMMENT FONCTIONNE
MAINTENANT AMICITIA ?
Il est devenu un mouvement fédératif.
Il se compose :
1 - d’une Association nationale « L’union mouvement AMICITIA » composée des associations régionales et gérée selon les codes des associations dites « Loi 1901 » avec une assemblée générale annuelle, élection du conseil d’administration et du bureau.
Elle a pour mission de gérer les biens mobiliers et immobiliers appartenant au mouvement, d’assurer la liaison avec les associations régionales, de centraliser les effectifs, les informations, d’organiser le pèlerinage annuel à Lourdes.
Le siège social se situe Rue Coursimault à Orléans, un secrétariat permanent assure une présence et le lien avec les adhérents et les régions.
2 - d’Associations régionales appelées « Mouvement AMICITIA » au nombre de 9 fédérées a l’association nationale, mais autonomes et organisées de la même manière : Assemblée Générale, élection etc… Leur action se situe uniquement au niveau de l’animation car elles n’ont aucun bien matériel à gérer.
Si l’exposé ci-dessus semble un peu technique, c’est simplement pour situer le plus clairement possible le fonctionnement du mouvement.
Et Aujourd’hui ?…
Le mouvement continue
En résumé,
Mouvement d’Eglise, membre de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes avec pour idéal un échange permanent entre personnes malades, handicapées et valides, partageant toutes les activités de la vie courante allant de la visite amicale aux services de voisinage à l’accompagnement en cas de deuil et aussi aux sorties organisées dans l’année et principalement à notre pèlerinage annuel à Lourdes en juin.
Bien que ne dépendant d’aucun diocèse en particulier, nous participons aux rencontres inter hospitalités organisées dans nos secteurs.
De même, un certain nombre de nos adhérents partagent la vie de mouvements frères :
Pour comprendre la vitalité de notre mouvement il suffit de se reporter aux comptes rendus divers relatés dans le bulletin trimestriel de l’Association qui racontent au jour le jour les événements des familles, des groupes, des régions.
En feuilletant ces bulletins, il est intéressant de remonter quelques années en arrière et de se rappeler avec bonheur toutes les animations échelonnées dans le temps.
Pour chacune des régions on peut évoquer quelques activités
des dernières années, dans les pages qui suivent.
Les régions AMICITIA
Les adhérents se retrouvent un dimanche chaque mois avec une matinée d’échanges et de réflexion sur un sujet choisi, l’évangile du jour ou un événement religieux dans le monde. Puis un repas est partagé où l’on se donne des nouvelles les uns des autres. L’après midi les participants assistent à une célébration Eucharistique dont les chants et les lectures ont été préparés
Une sortie annuelle festive complète ce programme, l’une des dernières les a emmenés en croisière sur le Rhône
Laissons-les raconter :
Pour le mouvement Amicitia Loire Rhône, ce jour revêt un caractère exceptionnel puisqu’il s’agit de la sortie annuelle sous forme d’une croisière sur la Saône, avec repas à bord. 29 membres de notre mouvement se sont inscrits ( de 35 à 99 ans)
A 11h30, le bateau Hermès quitte le quai, avec 300 personnes à bord. Le soleil se lève vers midi et permet de découvrir la ville de Lyon sous un angle peu connu pour la plupart : Perrache, l’Eglise Saint Georges, la cathédrale Saint Jean, le palais de Justice , les collines de Fourviére de la Croix Rousse…des commentaires sur l’histoire de la Cité sont donnés par le commandant.
Alors qu’ un repas de qualité est servi nous quittons la ville de Lyon pour apercevoir l’île Barbe célèbre depuis des siècles (Charlemagne y est venu, une abbaye y fut construite au moyen âge) puis le fameux restaurant de Paul Bocuse. La fin du repas approche, nous abordons l’écluse de Clouzon, en 7 minutes, il permet d’atteindre le niveau supérieur de la Saône. Vers 15 heures, une escale, les plus valides descendent, gagnent le centre pour une visite à l’église où le curé d’Ars est venu plusieurs fois.
Trois quarts d’heure plus tard, le bateau commence son retour et arrive à 17 h 30 à son quai de départ. Notre croisière se termine, nous regrettons qu’elle soit déjà finie, mais nous demeurons ravis d’avoir pu goûter un tel dépaysement et d’avoir oublié les ennuis de la solitude au quotidien.
D’autres sorties festives sont organisées chaque année, ainsi entre les rencontres dominicales mensuelles et les sorties exceptionnelles un véritable climat d’amitié se développe naturellement et soude le groupe en dépit des différences d’âge, de santé et de situation.
Malgré une situation géographique particulière et des rencontres toujours compliquées à organiser en raison des transports , la région parisienne ne manque pas de vitalité et les retrouvailles se succèdent régulièrement changeant de lieux d’accueil allant de paroisse en maison religieuse utilisant des transports divers: métro, autobus ou voitures particulières. Les membres d’Amicitia se retrouvent fréquemment soit pour une rencontre amicale, soit pour une journée de prières et de récollection, soit pour une grande sortie. pèlerinage.
Après Chartres et d’autres lieux, leur sortie de 2005 les a emmenés vers Paray-Le-Monial:
En partant à Paray, nous répondions à une invitation secrète, nous réalisions notre désir de connaître le lieu où le Christ s’est révélé à une humble religieuse: Sœur Marguerite-Marie et lui a confié son message d’amour.
Dans le car qui nous emporte nous recevons un merveilleux petit opuscule soutenant prières, méditations et chants.
En arrivant au foyer Nazareth un accueil chaleureux nous attend, puis nous découvrons la magnifique basilique romane édifiée au XIème et XIIème siècle par les moines de Cluny.; son intérieur lumineux, la vue de l’extérieur à l‘arrière formant un ensemble parfaitement harmonieux d’absides et d’absidioles.
Puis nous nous arrêtons, au cœur de Paray, à la chapelle de la Visitation qui a été l’écrin entre 1673 et 1675 des rencontres du Christ avec Sainte Marguerite-Marie. Dans une chapelle latérale, la châsse de Marguerite-Marie avec ses reliques nous appelle à la prière.
Au cours de la messe, l’homélie du père Redouin rapproche le message de Lourdes et celui de Paray
Nous continuons les visites: Chapelle de la Colombière, magnifiques mosaïques mais nous sommes obligés par le temps de nous arracher à ces lieux et après un joyeux repas nous reprenons la route (très encombrée) de Paris
Une journée comme celle-ci est une lumière dans la grisaille de notre quotidien, son souvenir éclaire les longs moments de solitude et nous fait reprendre contact avec les amis parfois délaissés. A bientôt pour une prochaine rencontre!…
Le mouvement régional se maintient avec persévérance malgré une certaine difficulté due principalement à la distance entre les membres. Leur éloignement les uns des autres ne facilite pas les échanges et les rencontres mais un petit noyau très vivant continue son apostolat, participe régulièrement à des rencontres inter-mouvements et entretient la présence d’Amicitia en lien avec les mouvements de la pastorale de la santé:
«A Livron ce fut une journée mariale diocésaine réunissant tous les mouvements de la pastorale de la santé.
Cette journée était préparée et animée par:
Lourdes Cancer Espérance
Amicitia
L’Hospitalité diocésaine.
Après un temps d’accueil, le chapelet médité, l’Eucharistie était concélébrée par Monseigneur de Saint-Blanquat, le Père Del Marco et le Père Clemens.
L’après-midi fut un temps fort avec catéchèse sur le Sacrement des malades préparant ainsi ceux qui ont désiré le recevoir
Ce fut un moment intense de prières de fraternité et de joie.
Si le groupe régional réussit malgré tout à maintenir la présence d’Amicitia dans cette région éloignée d’Orléans et dont les membres sont dispersés c’est la preuve que l’esprit du mouvement est bien vivant et que son message. peut se transmettre dans des réunions très chaleureuses avec d’autres mouvements frères, dans la diversité d’un idéal partagé.
C’est un gage de vitalité.
Avec régularité et persévérance les rencontres et réunions se poursuivent, le plus souvent en centre ville de Bordeaux maintenant au Centre Albert Peyriguères (ancien petit séminaire)
Le matin , après la prière d’ouverture, on prend des nouvelles les uns des autres, on se retrouve, on papote joyeusement. Puis on partage le repas pique-nique, un bon moment pour les Bordelais, d’autant que des ‘extras’ imprévus: couscous, salade de fruits exotiques comme en Guadeloupe viennent parfois s’ajouter aux provisions.
La rencontre se continue généralement l’après-midi par un échange avec l’Aumônier et une célébration Eucharistique.
De temps en temps une rencontre exceptionnelle ouvre d’autres horizons. Ecoutons-les:
Le dimanche 5 octobre, l’office chrétien des personnes handicapées (O.C.H) nous a invités à faire «Etape avec eux». la caravane sillonne le pays pour dire: n’ayez pas peur, nous sommes comme vous, nous venons vous apporter un message d’espoir, d’amour. Nous avons tous et toutes associations confondues répondu présents. Cette journée baptisée «La lumière d’une rencontre» débuta par une messe télévisée célébrée au jardin public de la ville dans un grand recueillement par Mgr Herzog évêque auxiliaire de Bordeaux.
Un pique-nique, des stands en lien avec les associations dont AMICITIA, une conférence de J.P. Bely dernier miraculé de Lourdes, un spectacle: «Le pays d’Igor» marquèrent cette journée exceptionnelle qui restera dans nos cœurs et nos âmes comme un moment fort d’accueil et de partage. C’est notre différence qui fait que nous formons le peuple de Dieu.
Des moments comme ceux-là redonnent courage et «la lumière de la rencontre» éclairera les journées de grisaille et de doutes pour les transformer en journées d’espérance.
Désormais, une journée détente de plein air est prévue chaque année, un projet attrayant pour une région qui, petit à petit, augmente le nombre de ses adhérents.
Un souffle d’espérance dans notre mouvement.
On pourrait dire: «La région privilégiée» car elle fut la première et la mieux placée pour recevoir l’héritage de Grande Sœur, .des d’adhérents se souviennent d’elle, de son sourire, de ‘sa caisse’. La ‘petite maison’ achetée rue Coursimault est restée le siège social et le secrétariat d’Amicitia aussi bien pour le mouvement national que pour la région de l’Orléanais, ce qui prête quelquefois à confusion auprès des membres locaux tout en favorisant une familiarité de proximité et des allées et venues plus fréquentes, sans oublier l’avantage du voisinage pour l’entretien de la propriété.
L’Orléanais jouit de tout son passé auprès du diocèse et de l’Eglise locale et participe régulièrement aux messes, pèlerinages et rencontres inter-hospitalités sans oublier pour autant l’animation du mouvement.
C’est ainsi que l’on trouve sur le calendrier: Repas festif – Loto et Galettes des Rois, rencontres et fêtes , vente expo …
Des sorties organisées dans l’année donnent l’occasion de rencontres chaleureuses et amicales tout en favorisant la dévotion chère aux cœurs des pèlerins de Lourdes, par exemple le voyage: «Sur les pas de Bernadette à Nevers» a permis aux participants de découvrir la vie cachée de Bernadette entre les apparitions et sa mort. Le couvent de Saint Gildard et la châsse où elle repose dans la chapelle., la statue de Notre Dame des Eaux dans le jardin où elle aimait venir prier et la chambre où elle rendit son dernier soupir.
Journée qui laisse un merveilleux souvenir d’amitié et de prières.
La fidélité des membres de cette région permet le maintien du mouvement.
Les rencontres , la plupart du temps à Blois à la maison diocésaine, sont vivantes et joyeuses, on y partage les idées, les joies et les peines de chacun.
Les élections régionales s’y déroulent régulièrement .et donnent la chance de chaleureuses retrouvailles amicales. Les occasions de rencontres plus festives ne sont pas rares: goûter, galette des rois…
Les méchouis et les réunions dans d’autres lieux, Vendôme par exemple, font partie du programme annuel et maintiennent les liens entre tous les membres.
De temps en temps, la région Val de Loire reçoit toutes les régions pour l’Assemblée Générale nationale donnant ainsi le témoignage de sa vitalité et de sa convivialité.
Des sorties et voyages sont organisés de temps en temps avec la région voisine l’Orléanais, c’est ainsi qu’un pèlerinage les a conduit à l’Ile Bouchard en Touraine, là ou la Vierge Marie est apparue à quatre petites filles:Jacqueline, Nicole, Jeannette et Laura.
La messe célébrée dans l’église des apparitions et le temps de prières et réflexions qui a suivi a permis à chacun de recevoir le message de Marie d’écouter ses demandes de prières toujours d’actualité:
Pour la France (en difficulté)
Pour les pécheurs.
Pour les familles.
Une journée d’amitié comme celle-là vécue dans la prière et la fraternité tisse des liens très fort entre les membres de notre mouvement.
Une restructuration réussie a relancé la Vendée et lui a donné un dynamisme nouveau. Sans rupture avec le passé, une nouvelle organisation a vu le jour, les anciens et les nouveaux se sont réunis pour réactualiser les activités, relancer le mouvement et redonner une vitalité nouvelle à toutes les animations déjà existantes.
C’est ainsi que le calendrier propose des rencontres variées et des fêtes toute l’année: Loto – Halte prière – Journée champêtre – Fête de Noël… sans oublier les ‘surprises’: anniversaires de naissance, anniversaire de mariage…
Une vie d’amitié très active se poursuit jour après jour, des rencontres et sorties de plein air sont fréquentes, par exemple:
Une journée champêtre à Saint Laurent sur Sèvre:«Après avoir assisté à la messe dominicale à la Basilique, nous nous retrouvons pour le pique-nique à la communauté des Sœurs de la Sagesse, visite des lieux, promenade sur les bords de Sèvres et bien entendu, le verre de l’amitié pour clore la journée»
Un témoignage touchant d’une maman mérite d’être cité:
«Maman, élevant seule mon enfant handicapé de 20 ans, j’ai trouvé auprès d’Amicitia Vendée une vraie collaboration afin de rendre mon fils plus heureux car son regret était de ne pas avoir d’amis. Maintenant, il se sent très bien dans l’association, entouré de personnes sincères, dévouées et dans une ambiance familiale. Il se fait une joie de chaque rencontre . Il se sent plus indépendant. Il est fier d’avoir son cercle d’amis.»
On bouge beaucoup en Anjou, les déplacements sont fréquents, les fêtes et rencontres se déroulent aux quatre coins du département si bien qu’un service de transport a été mis en place et les bénévoles sont souvent sollicités.
C’est ainsi que les nombreux rendez-vous sont très suivis, vivants et variés.
Si on regarde le calendrier de l’Anjou, on peut dire qu’il n’y a guère de place vide, chaque mois ou presque on y trouve rencontre, prières ou détente. La préparation de ces réunions demande aussi un petit voyage mais on s’organise pour faire du co-voiturage et répartir les responsabilités en Commissions.:
- Journée champêtre
- Cave (mais oui,… en AnJou!…)
- Repas de fin d’année
- Kermesse - Tombola.
- Transports
Sans oublier bien sûr la préparation du Pélé mais là toutes les énergies sont mobilisées.
De même, les relations avec les établissements de santé font l’objet d’une attention particulière et confiées à quelques délégués.
Régulièrement, l’Anjou retrouve ses voisins et participe à leurs rencontres: la Vendée en premier avec une fois par an la région Poitou Charentes pour une Halte prière. Voici le compte rendu de l’une des dernières:
Halte prière chez les religieuses de Torfou. Le thème de la journée:«Venez à moi, vous tous qui peinez»
1er temps: C’est quoi être malade?» En se mettant par petits groupes, nous évoquions tous les genres de maladies, physique, morale, alcool, maladie de l’âme, exclus de la vie sociale…»
2ème temps: Les malades à Lourdes,
répondre à 2 questions: Que vient-on chercher à Lourdes? – Qu’en avez-vous retenu?
Chez nous, nous trouvons des lieux, des moments où nous nous aidons à tenir.
La diversité des réponses nous a montré la richesse des partages et la variété du soutien que nous pourrions apporter.
Nous avons clôturé la journée par la messe célébrée par le Père Métais et le Père Lardière en assurait l’homélie.
Ainsi donc, en Anjou, Amicitia reste en mouvement, en recherche, pour que l’amitié se partage sans crainte ni réserve et pour porter dans l’enthousiasme le message Amicitia.
Si les pages précédentes ont voulu rappeler quelques événements et activités de chaque région et ses particularités, il ne faut pas oublier que l’essentiel de notre mission est simplement d’être fidèle à nos engagements, chacun selon nos préférences, nos conditions de vie.
La caractéristique d’Amicitia est la grande diversité des animations, par groupe, par région, qui laisse les choix, les orientations ouvertes vers les actions les plus diverses, en lien avec les engagements résumés sur la carte d’adhérent:
- Vivre ensemble le message évangélique.
-.S’entraidermoralement,spirituellement matériellement.
- Prendre place dans l’Eglise et le monde.
- Faciliter les rencontres.
- Entretenir l’esprit de famille et d’amitié.
Pourrait-on imaginer la vie du mouvement sans le pèlerinage?
Pourrait-on imaginer le pèlerinage
Sans le mouvement?
Sans les régions?
Depuis ses débuts et son premier pèlerinage en 1947 Amicitia a été présent régulièrement chaque année, avec plus ou moins de difficultés, plus ou moins de participants mais avec régularité et assiduité, cette période de prières et de rencontres a été maintenue.
Cette semaine qui est le temps fort de nos activités dans l’année est attendue, préparée et vécue avec une grande ferveur.
Depuis quelques années maintenant, la responsabilité de chaque cérémonie est répartie par région, chacune en assurant la préparation et le déroulement en fonction bien entendu des lieux et horaires attribués par l’hospitalité de Lourdes , en accord avec le Directeur du pèlerinage et avec le thème de l’année.
Cette nouvelle orientation a permis une plus grande diversité d’expression et favorisé l’engagement de chaque groupe qui, de ce fait, est devenu acteur et non plus seulement spectateur tout en allégeant la charge des responsables du pèlerinage.
Sans vouloir faire un calendrier précis d’une semaine de pèlerinage, on peut évoquer les «temps forts» de ces quelques jours.
Après le voyage souvent fatigant et l’installation dans les chambres, la première cérémonie d’ouverture est très attendue. C’est le moment de se mettre «en route» sans tarder, de découvrir le thème du pélé, de faire connaissance avec l’animateur, avec les lieux pour ceux qui viennent pour la première fois, avec les compagnes et compagnons de la semaine. Pour tous c’est le temps de la prière.
Dans la montagne, à 5 h du matin, parfois sous la pluie, les hospitaliers et hospitalières font cette démarche de piété avec ferveur. La passion du Christ est évoquée, les chants et prières accompagnent la marche un peu lente et pénible pour quelques uns mais combien recueillie et enrichissante.
Chaque mercredi, c’est le grand rassemblement de tous les pèlerinages présents, La Cathédrale Pie X (souterraine ) est comble, il est même parfois difficile d’y trouver une place. Pour beaucoup c’est un grand moment d’émotion
Écoutons un pèlerin malade
Sous ces voûtes amplifiant tous les bruits, mouvements, lumières et couleurs, ce fut une heure de bonheur sublime, de ferveur, voire d’exaltation mais surtout de communion, 25 000 âmes transportées dans leur foi, vivant une messe certes spectacle, avec des cardinaux, évêques, religieux, ses bannières, ses ors et encens mais aussi chorale et chants de messe en latin, langue universelle riche et facile à suivre grâce aux écrans géants.
Chanter à pleine voix, à pleins poumons, un GLORIA, un CREDO, un PATER, un MAGNIFICAT, entraînés par l’orgue résonnant et puissant est un moment que l’on voudrait arrêter.
Avoir vécu cette ferveur sera un souvenir qui ne me quittera pas.
Cérémonie chère à tous les cœurs et attendue avec espoir chaque année, sa célébration dans le petit matin, parfois froid et brumeux est l’une des plus ferventes et priantes.
L'arrivée à la grotte dans le silence et le recueillement prépare à la prière de la messe. Ce matin là restera l'un des souvenirs les plus forts du pèlerinage.
PROCESSION DU SAINT SACREMENT
PROCESSION MARIALE
C’est à la treizième apparition que Marie a confié une double mission à Bernadette:
Bâtir une chapelle.
Venir en procession.
C’est-à-dire que Dieu nous invite à devenir acteur, car venir en procession, c’est avant tout marcher.
Marcher, c’est le symbole de la vie, un signe de santé, de vitalité.
Marcher, c’est rythmer son pas.
En procession, c’est Dieu qui rythme son pas sur celui de l’homme.
Marcher ensemble, c’est le signe de la vie partagée, enrichie.
Marcher ensemble, c’est aussi le signe de la communion dans l’affection et dans l’amour.
Les processions nous invitent à rentrer dans l’intimité de Dieu en répondant à son appel: «Venez les bénis de mon Père, entrez dans la joie de votre Maître.»
«Venez à moi, vous tous qui peinez et moi, je vous procurerai le repos»
Message réconfortant qui s’adresse particulièrement aux personnes qui recevront le sacrement des malades.
Ce sacrement que l’on appelait jusqu’au concile Vatican II Extrême onction, parce qu’il était donné en dernière extrémité devient le Sacrement de l’Onction. Il est offert comme signe de guérison de l’âme et du corps.
A Lourdes les malades qui souhaitent recevoir ce sacrement peuvent en faire la demande , il exige un acte de foi et une préparation en lien avec la communauté paroissiale. C’est un véritable cadeau que l’Eglise nous fait de la part du Seigneur, il nous est offert comme un signe de guérison de l’âme et du corps.
Procession de l’huile pour l’onction des malades
par les médecins et infirmières
Cette célébration trouve place au cours de la semaine et donne l’occasion à chacun de faire un tour d’horizon de sa vie, de ses choix et orientations afin d’y mettre un peu plus d’amour, un peu plus de générosité.
Après un temps de prière et de réflexion les prêtres sont à l’écoute de chacun soit dans la chapelle, soit dans la prairie donnant ainsi un sentiment de grande liberté à cette démarche sacramentelle.
En allant se laver à l’eau de la grotte, en boire, s’y plonger, le pèlerin de Lourdes n’accomplit pas un geste magique ou ne vient pas prendre « un médicament ».
Cette eau n’est pas miraculeuse au sens où elle aurait des propriétés physico-chimiques particulières. Elle n’est pas miraculeuse au sens où elle entraînerait automatiquement une guérison physique ou morale. Mais elle est miraculeuse car elle est signe d’une double démarche qui bouleverse la vie . Dieu qui vient à la rencontre de l’homme en lui pardonnant, en le lavant, en lui donnant sa vie.
(Père Duller dans son livre : Prier à Lourdes avec Bernadette)
On les voit partout à Lourdes, ils sont là pour accueillir, accompagner tous les pèlerins, leur uniforme varié selon les mouvements, diocèses, nationalités, les fait reconnaître de loin. Ils sont au service des malades en priorité mais aussi pour aider au bon déroulement des cérémonies et déplacements dans les lieux de rencontres.
Amicitia se distingue par son brassard et son foulard bleu et or et la tenue bleu marine et blanc pour les hospitalières.
Au terme du pèlerinage l’assemblée est témoin de la démarche que certains vont accomplir comme tous ceux qui les ont précédés: s’engager en Amicitia auprès de nos amis malades et handicapés, non seulement ici, à Lourdes mais aussi dans la vie de tous les jours. C’est par l’engagement de notre vie de baptisés que nous sommes attendus pour donner du sel et de la lumière au monde
Saurais-je dire oui comme toi, Marie
Tout accueil et toute grâce visage de paix
Saurais-je dire oui comme toi, Marie
Bienheureuse Mère du Seigneur
Groupe Hospitalières et Hospitaliers
Si les cérémonies se succèdent chaque jour, on ne peut passer sous silence tous les «temps libres» de la semaine, donnant à chacun la liberté de ses mouvements.
C’est ainsi que l’on peut aller prier seul à la grotte, à la chapelle de l’adoration, se recueillir, ‘passer’ sous le rocher, boire l’eau aux fontaines, se baigner à la piscine ou tout simplement se promener dans la prairie et se laisser aller à des causeries amicales, à des confidences, à des échanges qui soulagent la peine de la solitude.
Que de rencontres ont permis d’établir des relations suivies entre personnes de différentes régions qui ont eu ensuite plaisir à échanger des courriers, des visites leur permettant de rompre avec la solitude.
On repart de Lourdes différent , les jours passés dans ce lieu laissent toujours un souvenir, une empreinte qui ne s’effacent pas.
C’est le lien qui relie toutes les rencontres de l’année et alimente les conversations, les souvenirs, les projets, on peut dire sans risquer de se tromper que Lourdes, ce rendez-vous annuel , est indispensable à la continuité Amicitia
Ici, en pèlerinage combien d’amitiés se tissent, s’entretiennent depuis des années. On ne repart jamais pareil de ces quelques jours passés ensemble à prier, chanter, raconter sa vie.
Nous souffrons aujourd’hui dans notre monde de ne pas pouvoir nous rencontrer, parler, dire nos joies et nos peines, alors gardons en mémoire cette semaine de «Visitation»
Et dans la fête disons nous
Au revoir.
A bientôt
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Après avoir évoqué la vie de sa fondatrice Jeanne Archambault, sa pensée profonde , son charisme exceptionnel, après avoir suivi le cheminement de l’association, son évolution, nous arrivons à l’aujourd’hui du mouvement.
La vie dans les régions, le pèlerinage à Lourdes qui sont évidemment les manifestations les plus visibles ne sont peut-être pas les plus importantes et ne seraient «qu’activités» si elles n’étaient animées en profondeur par les sentiments essentiels:
La fraternité
Le partage.
La fraternité
On en parle beaucoup en début du 21ème siècle, ce lien d’amitié et de solidarité qui devrait se manifester entre tous, dans la famille, l’Eglise, le pays, le monde entier… mais qui souvent reste un vœu pieux, une utopie pour certains.
Les moyens sont nombreux à Amicitia pour porter un véritable témoignage de fraternité et si notre engagement est sincère et profond, c’est naturellement que les manières de l’exprimer se manifesteront, nous rappelant notre premier objectif de rompre l’isolement des personnes souffrantes (toutes sortes de souffrances, physiques ou morales)
– Visites, conversations, soucis partagés.
– Aide matérielle sorties , courses, démarches.
– Rencontres, fêtes, célébrations, voyages, pèlerinages.
Il n’y a pas de recettes, simplement se rappeler que nos frères et sœurs nous attendent et qu’ils peuvent compter sur nous.
Ecoutons Mère Teresa:
«Ce qui nous importe c’est chaque personne, pour parvenir à l’aimer, il faut être en contact avec elle. Je crois à la relation de personne à personne…»
Le partage
C’est la suite naturelle de la fraternité
«Entre frères on partage tout»
Les sentiments.
Le travail, les soucis.
La gestion au quotidien.
Les projets.
Il sera ce que nous en ferons.
Demain - L’année prochaine ?
Si chacun des membres pratique la fraternité, la partage avec son voisin , dans son quartier, sa commune, ses amis proches ou lointains, l’esprit du mouvement portera ses fruits.
Dans 10 ans - Dans 20 ans ?
Il faudrait être bien téméraire pour prédire l’avenir mais nous sommes certains qu’il y aura toujours dans notre société des personnes isolées, malades, attendant une aide, alors espérons qu’il y aura aussi des volontaires pour partager leur peine en toute fraternité.
Si ces quelques pages sur un mouvement actuel vous ont intéressé…
Si vous vous sentez disponible pour rejoindre une association bien vivante, fraternelle et joyeuse….
Ne craignez pas, prenez contact, on ne demande ni certificat ni diplôme, simplement le don de votre générosité et de votre fraternité, vous trouverez là l’occasion de rompre votre solitude peut-être, et de donner de votre temps et de votre cœur sûrement.
L’héritage caritatif et spirituel de Grande Sœur demeure, elle continue très certainement à veiller sur sa grande famille, ne décevons pas son espérance et répondons joyeusement à son appel.
AMICITIA 14, Rue Coursimault 45100 ORLEANS
Dans la plante
Les feuilles et la fleur sont beauté
Les fruits richesse
mais la racine n’est que force de foi…
la racine n’est qu’espérance,
montée patiente dans le noir,
vers le jour qu’elle ne sait pas
et ne verra jamais,
vers le jour qu’elle ne sait pas
et que sa nuit allaite
Aide les racines Seigneur…
Marie Noël